• Extrait de "Murale" (Mahmoud Darwich)

    ...
    Vaine, vanité des vanités... Vaine.
    Toute chose sur terre est éphémère.
    Mille quatre cents vaisseaux
    Et douze mille juments
    Portent d'un temps à un autre
    Mon nom enluminé d'or...
    J'ai vécu comme nul poète n'a vécu,
    Sage et roi...
    J'ai vieilli, je suis las des honneurs.
    Rien ne me manque.
    Est-ce pourquoi
    Mon souci grandit
    Chaque fois que croît ma sagesse ?
    Et qu'est Jérusalem, qu'est le trône ?
    Rien ne demeure pareil.
    Et il est un temps pour naître.
    Un temps pour mourir.
    Un temps pour le silence.
    Un temps pour la parole.
    Un temps pour la guerre.
    Un temps pour la paix.
    Et un temps pour le temps.
    Rien ne demeure pareil.
    Tout fleuve sera bu par la mer,
    Et la mer n'est pas pleine.
    Rien ne demeure pareil.
    Tout vivant marche vers la mort,
    Et la mort n'est pas pleine.
    Seul restera mon nom enluminé d'or
    "Salomon était..."
    Que feront alors les morts de leurs noms ?
    Qui de l'or
    Ou du Chant des chants
    Et de l'Ecclésiaste
    Illuminera ma vaste obscurité ?
    ...

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