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Pauvres corps où logeaient ces esprits turbulents,
Naguère la terreur des Princes de la terre,
Même contre le ciel osant faire la guerre,
Déloyaux, obstinés, pervers et violents,Aujourd'hui le repas des animaux volants
Et rampants charogniers, et de ces vers qu'enserre
La puante voirie, et du peuple qui erre
Sous les fleuves profonds en la mer se coulant:Pauvres corps, reposez, qui vos malheureux os,
Nerfs et veines et chairs, sont dignes de repos,
Qui ne purent souffrir le repos en la France.Esprits aux carrefours toutes les nuits criez:
Ô mortels avertis et voyez et croyez
Que le forfait retarde et ne fuit la vengeance.
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Mon âme a son secret, ma vie a son mystère:
Un amour éternel en un moment conçu;
Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,
Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su.Hélas! j'aurai passé près d'elle inaperçu,
Toujours à ses côtés, et pourtant solitaire,
Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre,
N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.Pour elle, quoique Dieu l'ai faite douce et tendre,
Elle ira son chemin, distraite, et sans entendre
Ce murmure d'amour élevé sur ses pas;A l'austère devoir pieusement fidèle,
Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle:
"Quelle est donc cette femme?" et ne comprendra pas.
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